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Juillet à septembre 2016 - Népal
Le Népal est surtout connu pour ses hautes montagnes, sa « pauvreté » et ses puissants séismes. Ce pays, coincé entre les géants indiens et chinois, traverse pourtant d’importantes mutations. Avec l’entrée dans l’ère du numérique, le smartphone est devenu un objet du quotidien pour bon nombre de népalais. Cette nouvelle technologie touche toutes les générations, en milieu urbain comme dans les zones reculées.
Tout comme de nombreux pays de cette région du monde, la photographie s’est démocratisée extrêmement rapidement. Auparavant réservée à l’immortalisation d’instants rares, les pellicules argentiques et les laboratoires photo ont été remplacés par les smartphones et les tablettes. Fabriqué dans les usines de la Chine voisine, accessible à des prix abordables, permettant de stocker et de partager une quantité importante de photos, ce nouveau médium a révolutionné le rapport à l’image.
Pour se faire un selfie entre ami(e)s ou avec des divinités hindoues, le smartphone extériorise le rapport à l’autre et le rapport à soi-même. Pour regarder un film bollywoodien dans des montagnes isolées ou lors d’un long trajet en bus, il connecte numériquement des zones qui sont toujours déconnectées géographiquement. Signe de modernité, c’est également un vecteur de traditions puisqu’il occupe une place des plus importantes lors des différents rassemblements religieux, et permet d’immortaliser les nombreux festivals sur les réseaux sociaux.
Région des Annapurna - Un cuisinier saisonnier regarde un film, alors que l'électricité est momentanément indisponible à Deurali, village isolé, situé à 2,500m d’altitude.
Durant le festival Sri Krishna Janna Kastami (la naissance de Krishna), l'on célèbre la naissance de Krishna, interprété par un jeune enfant. Ce dernier est vénéré par les spectateurs.
Gaï Jatra consiste en la célébration des morts de l’année écoulée. Durant ce festival, les vaches, qui représentent les morts, paradent dans la ville, accompagnées de danseurs qui exécutent la Gaï Dance (Danse de la vache). Ce festival est l’un des plus importants pour les hindous Népalais.
Durant Ropaï Jatra (la fête de la plantation de riz), les hommes s’habillent en femmes, et paradent dans la ville de Jumla, implorant une récolte prospère. C’est une occasion idéale d’être déguisé pour une photo souvenir.
Quatre adolescents se prennent en Selfie pendant le festival de GaÏ Jatra (festival des vaches). Cette pratique récente, semble inconnue des personnes plus âgées qui les entourent.
Rue principale de Jumla. Depuis son seflie stick, un festivalier se prend en photo à travers la foule et les différentes représentations de divinités hindouistes présentes.
Peint en bleu, ce jeune est l'un des nombreux Bakhus (démons) qui paraderont lors du festival célébrant la naissance de Krishna (Sri Krishna Janastomi). Ce festival retrace la lutte entre Krishna et les divinités, modèles du bien, et les démons, figures du mal.
Après 10 jours de festivités, le festival Sri Krishna Janastomi vient mettre un terme aux célébrations. Cette bataille entre Krishna et ses alliés, et les démons est interprétée par les habitants de Jumla qui se déguisent en divinités pour les uns, ou se peignent en bleu, couleur des démons, pour les autres.
Un spécialiste de la peinture sur corps était présent pour peindre tous les participants. Une fois peint, le smartphone s’avérait nécessaire pour un dernier cliché avant la bataille.
Ravana et Kali (à gauche – représentant le bien) font un Selfie avec un Bhaku (représentant le mal) peu avant de s’affronter dans les rues de Jumla.
Pradeep, guide au sein de la réserve naturelle de Bardia - Sud ouest du Népal - s'émerveille pour la première fois devant un dauphin d'eau douce, et immortalise ce moment unique à l’aide de son smartphone.
Un passager d’un bus reliant Nepalganj à Jumla regarde un film Bollywoodien sur son Smartphone. Le trajet jusqu'à Jumla dure plusieurs jours, et chacun passe le temps comme il peut.
Deux jeunes Katmandouites se prennent en selfie sur une roche qui surplombe la vallée de Katmandou.
Ce lieu, qui se situe sur la colline de la ville touristique de Dhulikel, est très apprécié des jeunes habitants de Katmandou, tant en saison sèche quand on peut y observer quelques sommets de l’Himalaya, que pendant la mousson, malgré une vue moins dégagée.
La photo entre amis est un phénomène qui semble très populaire au Népal, peut être dû au fait de la démocratisation récente des appareils photos numériques et des smartphones.
La mise en scène sur les photographies est également récurrente. Ici, un jeune népalais indique une direction à travers le brouillard qui surplombe la vallée.
Adnan, Abdul et Ismail prennent un selfie avant le mariage d'Abdul avec une Népalaise rencontrée à Dubaï, sa ville natale. Les mariages mixtes entre Dubaïotes et Népalaises sont un phénomène récent, dû en partie à l'arrivée massive de travailleurs Népalais aux Emirats arabes unis.
Lors d’un festival annuel, des jeunes immortalisent leur ascension du mont Tserko Ri (4,980m). Ce festival consiste à changer les drapeaux tibétains qui dominent cette montagne, tout en souhaitant santé et bonheur à ses proches, scène assez cynique dans cette vallée ravagée par le tremblement de terre de 2015.
Des groupes de jeunes défilent devant les chutes du Sundarijal pour s’y prendre en selfie. Ces merveilleuses chutes sont situées à une vingtaine de kilomètre de Katmandou et sont une attraction touristique majeure pour les jeunes de la capitale Népalaise.
Un père se prend en selfie avec sa fille, avec en toile de fond la vallée de l'Himalaya devant le regard attentif de sa femme.
Le lundi matin, les habitants de Charikot, ville du nord Est du Népal, se rendent au temple de Shiva situé en périphérie de leur ville. Aleesha porte pour l’occasion un Kurta Suruwal, vêtement traditionnel Népalais, et en profite pour se prendre en selfie avec Shiva, dieu de la destruction.
Un jeune Népalais pose en compagnie de deux hôtesses sur un bolide rutilant, sur le stand de la marque KTM au salon de l’automobile de Katmandou, devant le smartphone fixé de son ami.
A la convention du tatouage ‘Nepal Ink’, symbole de la contre culture Népalaise, Rocky, un jeune Katmandouite, quant à lui, se sert de son smartphone pour téléphoner.
Lambert a découvert la photographie alors qu'il travaillait au sein d'une ONG de défense des droits de l'homme en Afrique Centrale. En explorant cette région fascinante, il a fait de l'appareil photo un instrument pour dialoguer et raconter le monde qui l'entoure. A travers le medium de la photographie, il s'attache à suivre une démarche méthodologique proche de celle du chercheur en sciences sociales, faite d'observations et d'échanges.
Depuis, il a réalisé des projets photographiques au Sud-Soudan, au Kenya, en Inde, au Népal, en Russie et en Malaisie. Il travaille sur commande principalement pour différentes ONG afin de couvrir leurs besoins photos/vidéos.
Sa série "Local Exiled" a fait partie d'une exposition collective au siège de GIZ en 2018 - la cooperation allemande - et sa série "Tomsk" a été présentée à "Barrobjectif", festival de photoreportage en septembre 2017, tandis que la série "Emigration vers un No Man's Land" a été présentée à "Rendez-Vous Image" en janvier 2017.
Il est membre du Studio Hans Lucas depuis Juin 2018.
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